lundi 8 mars 2010

Faut-il tuer Tilly?

Si vous aviez de jeunes enfants dans les années 1990, ils ont certainement vu et revu le film Mon ami Willy. Un jeune garçon et une orque mâle exploitée par le propriétaire d’un parc aquatique se lient d’amitié. Avec l’aide de ses parents adoptifs, le garçon réussit à sortir l’orque du parc et à la ramener à la mer. Le film a suscité un immense courant de sympathie pour les orques en général, et pour celles en captivité en particulier.

Dans la vraie vie, comme chacun sait, les choses ne sont pas si simples. Même pour les orques (aussi appelés épaulards). Mercredi, une orque du Seaworld d’Orlando, Tilly, se trouvait dans la partie peu profonde de son réservoir en compagnie d’une entraîneure d’expérience, Dawn Brancheau. Celle-ci venait de le récompenser pour sa performance lors du spectacle lorsqu’il l’a pris ses cheveux en queue de cheval dans sa gueule et l’a entraînée au fond du bassin. Mme Brancheau est morte noyée et de «multiples blessures», selon le rapport d’enquête. L’incident suscite de vifs débats aux États-Unis.

Devrait-on garder en captivité des mammifères d’une telle taille – Tilly pèse quelque 5600 kilos -?

«Nous savons qu’isoler des personnes les rend folles. Comment pouvons-nous nous attendre à autre chose dans le cas d’animaux marins?» demande un océanographe. Le spécialiste du comportement animal chez Seaworld affirme que les entraîneurs surveillent constamment le comportement des orques et que rien n’indiquait, mercredi, que Tilly était stressé.

Tilly est né en mer mais, de plus en plus, les orques qu’on voit dans les parcs aquatiques sont nés en captivité. On ne capture plus d’orques dans les océans depuis 20 ans. Certains souhaiteraient que les orques présentement captives soient libérées, mais même si les propriétaires de parcs aquatiques acceptaient de le faire, le succès de l’opération ne serait pas garanti. L’épaulard qui «jouait le rôle» de Willy, Seiko, est mort en décembre 2003, un peu plus d’un an après avoir été remis à la mer. Il semblait incapable de se nourrir seul. Malade, il a fini par s’échouer.

Devrait-on employer des animaux pour faire des spectacles?

«Si nous nous intéressons vraiment aux animaux, laissons-les tranquilles», dit la présidente d’une organisation militant pour le traitement éthique des animaux. «Nous gardons des animaux en captivité pour éduquer les gens. L’éducation, c’est notre dernière chance de sauver ces animaux», rétorque un directeur de jardin zoologique.

Devrait-on tuer une orque qui s’est attaquée à un humain?

La direction de Seaworld a fait savoir qu’elle n’euthanasierait pas Tilly: «Il est membre de notre famille. Ces animaux nous permettent d’apprendre beaucoup de choses.»

Un défenseur des droits des animaux, Russ Rector, s’est élevé contre cette décision: «Tilly est un tueur. S’il s’agissait d’un chien, on l’endormirait.» Il faut dire que l’épaulard en question a déjà été impliqué dans au moins un incident du genre, en 1991, alors qu’il était en captivité dans un parc de Victoria, en Colombie-Britannique.

Un enseignement ressort de cette affaire, comme de toute l’expérience de l’Homme avec les animaux. Malgré des siècles d’observation et d’étude, bien des aspects de leur comportement échappent à notre compréhension. Ainsi, pourquoi Tilly a-t-il attaqué son entraîneure au moment où celle-ci le récompensait? Selon un spécialiste de la faune marine interviewé par le New York Times, les épaulards sont trop intelligents pour agir seulement par instinct: «Ce n’était pas un geste de folie, c’était prémédité». Un autre expert exprime une opinion différente: «On parle d’un animal qui peut déchirer en morceaux une baleine bleue! Si Tilly avait agi de manière agressive, le corps de la victime aurait été en bien plus mauvais état.» L’épaulard voulait-il seulement jouer avec Dawn?

Les spectacles mettant en vedette les orques ont repris en fin de semaine au Seaworld d’Orlando. Sans Tilly… pour l’instant.

André Pratte, La Presse, 28 février 2010.

8 commentaires:

Jennifer Cadieux a dit…

À mon avis, on ne devrait pas tuer cet orque suite à cet accident. Ces animaux sont enlevés de leur milieu naturel et emprisonnés dans des aquariums à des fins de divertissements pour les êtres humains. Ces animaux resteront tout de même des animaux sauvages même s'ils sont en captivité depuis longtemps. C'est dans ses gènes, on ne peut leur en vouloir. Les réactions des animaux sauvages sont prévisibles, alors c'est aux risques des personnes qui décident de les utiliser quand même. C'est un risque à prendre alors pourquoi nous devrions le tuer pour une réaction normale? Les animaux ne sont pas là pour nous servir. Les humains ont un besoin maladif de vouloir tout contrôler et de vouloir être supérieur à tout. Contrairement, nous aurions pu remettre l'animal à son milieu aquatique afin de lui redonner sa liberté, mais l'animal est dénaturé dû à sa captivité. L'animal n'est plus capable de survivre dans son propre environnement. Cette captivité a des conséquences néfastes pour ces animaux sauvages. Un exemple concret avec Willy qui est mort moins d'un an après son retour à la mer. Alors, il faut vivre avec ce qu'on a créé.

Felix Shum a dit…

Lorsqu’on s’amuse avec un animal dont la valeur numérique de son poids semble être un chiffre astronomique comparé au nôtre, il faut s’attendre au pire des scénarios. Est-ce que je suis choqué? Et bien, je ne le suis pas du tout pour la simple et bonne raison qu’il s’agit d’un accident qu’on devrait anticiper compte tenu du métier que Dawn Brancheau pratiquait. J’irai même à dire que je m’attendais à la voir en morceau dans les tubes digestifs de l’animal.
Mais pourquoi en parlons-nous tant de ce simple accident? C’est pour la simple et bonne raison que nous avons remplacé l’image de l’orque prédatrice et dangereuse par celle d’une orque sociable et souriante qui fait des sauts acrobatiques dans les grands delphinariums. Toutefois, il ne faut pas oublier que ce sont des animaux sauvages! Dans la nature, ces «killer whale», en anglais, s’attaquent à des mammifères qui sont beaucoup plus gros qu’eux-mêmes. À vrai dire, ils s’attaquent à des baleines, mais pas pour se remplir l’estomac! Non! Ces tueurs sans scrupule les tuent pour simplement dévorer leur langue et leur mâchoire inférieure pour ensuite laisser tout le reste de la carcasse couler dans les eaux sans fin.
Il faut voir les choses comme elles le sont dans la réalité. J’avoue moi-même que sans l’éclaircissement de la chaine de télévision « Discovery channel » au sujet des animaux, j’aurai toujours cru que les tigres étaient inoffensifs comme dans Winnie l’ourson. Dans ce sens, je pense que les gens devraient sortir de leur petite bulle où tout semble si parfait et arrêter de sur médiatisé un simple évènement quand on assiste à plus de trois tremblements de terre majeures sur le globe en moins de deux semaines.

Christina Quintal Torres a dit…

Selon moi, il est fort probable que nous pourrions éviter ce genre d'évènement tragique si les parcs zoologiques n'existaient pas.
À quoi les animaux servent-ils à la planète terre dans un lieu renfermé sinon à enrichir les propriétaires de zoo.
Je déplore la réplique du directeur de jardin zoologique qui cite que garder les animaux en captivité sert à éduquer, car d'après mon opinion, voir un documentaire sur la faune africaine réalisé par des spécialistes éduque bien plus que d'observer une giraffe se pavaner dans un espace de 1 km carré avec deux arbres et un petit lac artificiel. En aucun cas un zoo réussira à reproduire les conditions exactes d'un habitat naturel et c'est justement ce qui cause des réactions inattendues, comme celle de tilly, chez les bêtes déstabilisées par un milieu hostile au leur.
De plus, les comportements animaux ne peuvent être prévisibles à tous coups, il ne faut pas oublier qu'ils sont guidés par un instinct et non par un raisonnement comme le sont les être humains. Par contre, nous pouvons nous comparer à eux sur le plan de l'isolement dans un espace clot puisqu'aucun être humain ne supporterait cela, alors pourquoi est-ce qu'on l'afflige aux animaux qui vivaient autrefois dans un habitat délimité par leurs propres frontières?
Ce que nous faisons subir aux merveilles de la nature est immoral et c'est par de tristes évènements, par exemple la mort de Dawn Brancheau, que nous le payons.

Alona Bugaenko a dit…

Je suis d’avis que le parc aquatique de Seaworld à Orlondo n’a pas le droit de tuer Tilly, un orque qui a tué son entraîneuse. Je trouve que les conditions dans lesquelles les animaux maintenus en captivité sont plus que déplorables. Ils n’ont pas de liberté ni les rapports ordinaires et sains que des orques doivent avoir dans la nature. Selon moi, ce mammifère n’a pas nécessairement prémédité son crime ou a voulu faire du mal à cette humaine. Je pense que comme un expert l’a si bien dit dans l’article d’André Pratte, il voulait juste s’amuser avec elle. En effet, ce cas montre que des animaux sauvages ne peuvent pas cohabiter avec des gens. Ils doivent avoir leur espace, vivre avec les siens, sinon ils peuvent virer fous dû à l’isolement. Par contre, il ne faut surtout pas relâcher un orque ou n’importe quel autre animal marin maintenu en captivité durant une période de temps prolongée, car il n’aura plus les capacités de survivre tout seul. Celui-ci ne sera pas capable de se trouver de la nourriture ou de combattre pour son espace. Bref, pour résoudre ce problème, je pense qu’il faut continuer à s’assurer que des animaux sauvages ne soient plus mis en captivité.

Sarah Sabri a dit…

Devrait-on garder en captivité des mammifères d’une telle taille – Tilly pèse quelque 5600 kilos -?

Non. Est-ce qu’on devrait garder un humain en captivité, sans aucune raison valable, simplement pour amuser le public? Encore une fois, non. Comme vous pouvez le voir, je suis contre le fait de garder un animal, surtout de cette taille dans un enclos. Faire des études c’est une chose, les garder dans un gros aquarium, pour amuser des spectateurs, est une autre. Je n’arrive pas à croire que des gens payent de l’argent pour voir un épaulard malheureux dans une grosse piscine, faire des trucs. C’est triste. Les animaux ont été fait pour vivre dans la nature, en liberté et non dans une cage, enfermé. C’est presque compréhensible la réaction que Tilly a eu envers l’entraîneure d’expérience (jouer avec elle, car Tilly était triste et seul). De toute manière, il faut savoir que déjà dans le passé, il y a eu des attaques d’animaux. On ne peut jamais prévoir les comportements des animaux. Il y a eu plusieurs cas de personnes qui se sont fait attaquer par des animaux, même les animaux de compagnie, comme des chiens. Il ne faut donc jamais prendre l’innocence d’un animal pour de l’acquis.

Devrait-on employer des animaux pour faire des spectacles?

Encore une fois, non. Cela me rappel l’ancien temps, ou dans les films, où il y avait un cirque pour les handicaps. Les documentaires existent pour s’informer sur les animaux. Au pire des cas, étudier les animaux dans leur habitat naturel. C’est la meilleure façon d’en apprendre d’avantage. En plus, nous savons très bien, que pour dresser les animaux, ce n’est pas facile et qui dit pas facile, dit traiter les animaux avec aucun « respect », tout cela pour qu’ils sautent dans l’anneau en feu…

Devrait-on tuer un orque qui s’est attaquée à un humain?

Non, on devrait les remettre dans leur habitat naturel. De plus, nous savons ils ne survivront pas dans l’état naturel, tellement qu’ils sont habitué à vivre dans un enclos, où tout leurs est offert. Donc, on détruit la chaîne alimentaire d’une façon. Il faut qu’on arrête de toucher à cela. Laisser la nature, faire ce qu’elle à faire.

Érika Cournoyer a dit…

Lâchez-moi cette baleine tueuse au plus vite dans l’océan. Non, ce n’est pas pour lui rendre sa liberté, c’est tout simplement pour qu’elle meurt ! Comme le dise de nombreuses association pour la protection des animaux, le système immunitaire du pauvre Tilly ne serait pas assez fort pour affronter les virus et bactéries que l'orque ne manquera pas de rencontrer dans le milieu marin. Et bien tant mieux, c’est juste cela qu’il mérite ! De plus Monsieur Pratte, Tilly n’est pas seulement impliqué ‘’dans un incident du genre’’, cet orque à causé la mort de deux autres personnes en plus de Dawn Brancheau, sa dresseuse.

Dans le monde des hommes, ou plutôt dans les textes de lois de près 100 pays, on a le droit de retirer la vie à quelqu’un qui à commis le crime capital, l’auteur de celui-ci a perdu le droit de vivre. Appliquons donc cela au monde des animaux car Tilly ne mérite pas de vivre après avoir enlevé la vie à trois personnes !

Jean-François Corbeil a dit…

Je crois que nous devrions tuer sans hésitation tilly, car comme l'attaque nous l'a prouvée cet animal est dangereuxet ne devrait pas rester dans le zoo. Si l'orque décide de tuer un autre homme personne ne pourra l'arrêter. Tous les animaux sont dangereux car ils sont imprévisibles et nous ne connaissons pas encore bien leurs comportements. Demander vous si un humain aurait fait la même chose se serait-il tiré à bon compte? Il aurait été en prison pour le reste de sa vie ou bien aurait été jusqu'à obtenir la peine de mort. Alors pourquoi ne pas punir un animal qui a commis un meurtre. Ce n'est pas parce que c'est un animal rare qu'il faut le protèger juqu'à mettre en danger la vie des humains.

Marie-Ève Dorion a dit…

Quel beau spectacle présenté à Seaworld !
J’ai été ébahie lorsque j’ai assisté à ce spectacle et encore plus en voyant ces énormes mammifères marins exécuter des démonstrations. De nombreux spectacles sont présentés chaque jour, ces animaux sont apprivoisés, mais demeurent des animaux imprévisibles. Le malheureux incident survenu dernièrement en est la preuve. Faut-il tuer cet animal ? Je ne crois pas que le tuer soit la solution à la mort de Dawn Brancheau. Nous pourrions l’isoler un certain temps des spectacles et l’éloigner des contacts avec les humains. Après tout, les épaulards sont un des animaux les plus dangereux sur terre.
Finalement, je trouve que les garder en captivité demande beaucoup d’efforts inutiles et de problèmes alors qu’il serait bien plus simple de les laisser dans leurs milieux naturels, dans leurs habitats. De plus, ce que nous leur infligeons est tout simplement indécent et sans réels questionnements.

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