mercredi 17 mars 2010

Duplicata

«Les jeunes et la culture», c'était le titre de notre cahier Plus de samedi. La Presse a posé une cinquantaine de questions à 600 élèves de 10 cégeps. Le résultat est confondant.

Quels sont vos artistes québécois préférés? Louis-José Houde, Martin Matte, Rachid Badouri. Quels sont vos artistes préférés - pas forcément québécois, vos artistes dans le monde, dans la vie? (La vie est un festin où s'ouvrent tous les coeurs... Je cite Rimbaud ou à peu près - ces jeunes-là doivent bien avoir des cours de poésie au cégep, non?) Leur réponse? Exactement la même que pour la question précédente: Louis-José Houde, Martin Matte, Rachid Badouri.

Quelles sont vos émissions québécoises favorites? Tout le monde en parle, Les Parent, Dieu merci, Trauma, Yamaska, Lance et compte. Vos films favoris (dans le monde, dans toute l'histoire du cinéma - ces enfants-là doivent bien avoir un prof de cinéma qui leur a déjà parlé de Dogville, non?). Leurs réponses: Avatar, De père en flic. Vos films québécois favoris: De père en flic, Bon Cop, Bad Cop. Groupes ou chanteurs québécois favoris: les Cowboys Fringants, Kaïn, Jean Leloup, Céline Dion. Leur auteur favori? Patrick Senécal.

Confondant, disais-je. Surtout le titre de notre enquête: «Les jeunes et la culture». Les jeunes? Les JEUNES? Ciel, comme ils sont vieux pour leur âge! Remarquez bien, rien de très neuf sous le soleil. Ça a toujours été ça. On en fait grand cas, les jeunes par-ci, les jeunes par-là, on donne des noms à leurs générations, génération Z, génération Y, mais au fond, c'est toujours la génération duplicata.

La génération toujours recommencée. Et toujours à genoux devant l'or et la merde.

Vous vous souvenez du disque tout noir de Metallica? Something's wrong, shut the light/Heavy thoughts tonight/And they aren't of Snow White.

Pierre Foglia, La Presse, 16 février 2010.

13 commentaires:

Ranya Berjaoui a dit…

C’est tout? Un peu court comme texte, sérieusement moi je m’attendais à ce que l’auteur entre plus en détails sur la culture des jeunes d’en ce moment. Pas juste nous donner quelques exemples des questions posées aux élèves, mais de rajouter des commentaires à ces propos.
Lorsque Pierre Foglia cite ‘’ Les jeunes et la culture. Les jeunes? Les JEUNES? Ciel, comme ils sont vieux pour leur âge !’’ Je ne pensais pas que le texte finirait après un paragraphe, je sentais que cela aller devenir intéressant, que l’auteur allait entrer dans une foule d’arguments solides qui appuient son point de vue. Pas simplement nous dire que cela a toujours été la même chose, qu’est-ce qui est toujours pareil ? Les jeunes suivent les courants de leur génération, les artistes de leur génération ? Oui, est-ce un problème ? Si oui, pourquoi ?

Enfin, c’est mon opinion, j’ai été stupéfaite en terminant de lire l’article, ma réaction était comme dite au début de mon commentaire ‘’c’est tout ?’’.

Camila gutierrez a dit…

Bon bon bon, je trouves que les professeurs exagèrent par rapport au site. Premièrement, note2be.com nous permet aux élèves et aux directeurs de choisir le meilleur personnel possible. Deuxièmement, comme c'est nous à qui on enseigne, on devrait avoir le droit dire nos préférences face aux méthodes d'enseignement des profs. Finalement, je trouves que ce site est très utile parce qu'il permet de se renseigner sur nos profs et il est également bon pour les éducateurs pédagogiques car ils peuvent améliorer leur méthode d'enseignement.

Christophe Bernier a dit…

Je suis entièrement d’accord avec Ranya ,le texte et beaucoup trop court pour l’ampleur du sujet le rédacteur de ce texte ne fait que nous donner des réponses à des questions posées à des cégépiens. Peut-être que lui n’a rien a dire à propos de ma génération et de notre culture mais moi j’aimerais m’exprimer. Nous sommes maintenant bien loin des génération qui écoutaient des Richard Desjardins, Paul Piché et de tous ces artisans qui se sont battus pour la culture québécoise mais d’autre personne on prit la relève, je pense à Guy Nantel, Laurent Paquin, Patrick Huard dans le domaine de l’humour. Leur style est complètement différent mais leur poids ne change pas pour autant. Les futures travailleurs de demain n’aime pas moins leur pays et la culture qu’il habite et cela vous pouvez le remarquer a toute les jours c’est pour cette raison que notre culture et loin de disparaître. Je finirais pour dire que tant que le Québec sera sur la carte il y aura des québécois fier de leur culture et de leur langue.

Sébastien Bruyère a dit…

J’ai été très surpris durant la lecture de ce texte. Oui, surpris des résultats. En répondant aux questions du texte, je me suis aperçu que mes réponses étaient pratiquement les mêmes que ceux des 600 élèves qui ont répondu aux 50 questions. Louis-José Houde, Martin Matte, Avatar, De père en flic, Bon cop, Bad cop, Patrick Senécal étaient de mes réponses.

Sommes-nous des duplicatas? Peut-être, mais, n’est-ce pas une bonne chose? Cela prouve que notre idéologie culturelle va dans le même sens pour une bonne partie du Québec et que le Québec est important pour nous. Par exemple, nous préférons nos artistes québécois aux autres artistes du monde et nous comparons un film québécois à un film reconnu mondialement pour être une révolution du cinéma, en Avatar. Mais, ce n’est pas parce que les premiers choix font presque l’unanimité chez les jeunes que nos autres choix culturels sont identiques.

Bref, selon moi être en quelque sorte des répliques les uns des autres peut être une bonne chose, mais nous aurons toujours des différences culturelles au Québec, que se soit avec les gens qui immigrent ici ou pour n’importe quelle autres raisons, c’est ce qui fait du Québec une province multiculturelle.

Etienne Ranger a dit…

Pour moi, le fait que les jeunes québécois ont tous les mêmes goûts en matière d’artistes, d’auteurs et de films, ne pose aucun problème. C’est bien normal de s’attacher aux produits locaux, fabriqués au Québec. En ouvrant la télévision ou la radio, en écoutant les nouvelles, ce sont les produits québécois qu’on entend parler en premier, on les supporte, parce qu’on veut qu’ils performent, parce que ce sont eux qui nous font grandir comme province et parce que ce sont eux qui nous font connaître du reste de la planète. C’est la même chose au hockey, même s’ils ne jouent pas pour Montréal, les Québécois des autres équipes sont appréciés par les gens d’ici, simplement parce qu’on sait qu’ils nous représentent fièrement.

Ne pas être au courant des nouveautés à l’extérieur du Québec ne pose non plus aucun problème. Mais qu’est-ce qu’on s’en balance des artistes français, espagnols ou australiens, eux-mêmes ne s’intéressent qu’à leurs produits locaux et cette attitude est bien logique.
En conclusion, continuons de démontrer à nos humoristes, chanteurs, auteurs et acteurs que nous les apprécions, car c’est la meilleure façon de leur donner l'élan nécessaire afin qu'ils puissent continuer leur remarquable travail.

Philippe Talbot a dit…

Génération moindre-effort. M. Foglia mentionnait la nomenclature des génération, eh bien voila le nom que je donnerais à la nôtre. On ne veut rien faire à la maison, en faire le moins possible à l'école, on chiale quand le souper est pas près à l'heure, quand papa nous dit de marcher au lieu d'aller nous reconduire, on préfère manger du fast-food et boire du café instantanné.Et je crois que le problème s'applique autant à la culture. On ne fait plus de nos jours l'effort d'aller au dela du de qui est à portée de main, ce dont on nous parle constamment dans les journaux québécois et ce qui se trouve dans les «nouveautés hit» au blockbuster et à la librairie. Je veux dire par là que les jeunes se contentent de lire et de visionner de qu'on leur sert «pré-fabriqué» à coup de bandes-annonces, de poster mettant en vedette le beau Rob Pattinson et de promotion constante dans toutes les sphères de média(en gros ce qui profite d'importante publicité) ou ce qu'on leur impose à l'école, au lieu de s'intéresser d'eux-même à ce merveilleux monde qu'est la culture, de chercher, découvrir artistes et musiques et films inconnus, approfondir ce qui les passionne et pouvoir être fier des connaissances acquises. Ainsi,il est parfaitement normal de ne connaître (et aimer) que Bon cop, bad cop, Louis-José Houde, Trauma, Avatar, Twilight, Céline Dion et Patrick Sénécal, car c'est exactement ce dont on radote constamment dans les médias québécois: ce qui vend, et provient ou du Québec ou des États-Unis. À genoux devant la culture et nourris à la cuillère par Big Brother, qu'on devrait dire. En terminant, ne pas généraliser M. Foglia, je l'ai appréciée moi cette aventure d'un étrangère dans un village reclus, duquel il ne resta qu'un chien ironiquement à la fin.

Philippe Morasse a dit…

Cessons de monter sur nos grands chevaux en criant à la déchéance lorsqu’on parle de la jeunesse bon sens! Sommes-nous vraiment des copies les uns des autres?
Pour ma part je ne crois pas et je suis prêt à pariez que je ne suis pas le seul. Lorsqu’on m’a demandé qu’elle était mon artiste préféré dans le monde j’ai plutôt répondu, Gad Elmaleh, Queen pour mon groupe de musique préféré et Robin Hobb pour mon auteure préférée. Visiblement, je n’ai pas simplement regardé mon voisin pour déterminer mes appréciations.
Qui plus est, pourquoi est-ce si dramatique que de constater que plusieurs québécois se retrouvent dans leurs goûts musicaux ou cinématographiques? Cela ne fait que prouver que 600 élèves de 10 cégeps supporte nos artiste d’ici comme Etienne Ranger l’à déjà énoncé… Je ne vois vraiment pas de quoi crier à l’urgence, mais plutôt une preuve que nous ne sommes pas menés par les média qui nous bombardent de film et de musique américaine.
La seule conséquence de notre présumé ‘duplication’ est que nous dupliquons notre fierté envers nos artiste québécois.

David Vu a dit…

Je ne crois pas que le fais que les jeunes québécois ont tous le même gout causerait un problème c’est juste une affirmation que la culture québécoise est appréciée par plusieurs personnes. De plus pourquoi croyez-vous que c’est tout le temps les mêmes réponses qui reviennent ? Que ca soit l’artiste, l’émission, le film, le chanteur et l’auteur? C’est une autre affirmation qu’ils sont talentueux et les jeunes voient cela et aiment ca. D’une manière ou une autre, on veut que la culture québécoise prend de l’expansion et que ca soit passée aux prochaines générations.

A mon avis, les duplicatas ne sont pas du tout mauvais, c’est même bon pour la culture québécoise. Plus en plus d’immigrants viennent au Québec ne voulant pas à s’adapter a la culture québécois e, a cette vitesse, la culture qu’on connait ici, sera plus la notre.

Gingras, François a dit…

Il est certain que nous désirons voir notre culture évoluée et prendre de l’expansion à travers le temps. Cependant, je peine à croire que les jeunes collégiens pensent vraiment les réponses qu’ils ont données au sondage. Comme Philippe Talbot nous surnomme, « génération moindre-effort », pourquoi prendre le temps et la peine à réfléchir et répondre adéquatement aux questions posées?

Peut-être que nos jeunes québécois connaissent l’existence de la petite cellule artistique québécoise. Néanmoins, il demeure qu’elle n’est pas très exportée… À l’exception de la France peut-être.

Si l’on cherche toujours à porter le blâme sur les jeunes pousses, il faudrait au moins tenir compte de plusieurs facteurs qui influent sur les changements que connaissent une génération, dont les percées technologiques. Cela aurait pour but de maximiser les résultats d’études ou de sondages, où les conclusions refléteraient les vraies valeurs des jeunes d’aujourd’hui.

Et tant qu’à faire des sondages insignifiants comme ceux-ci, pourquoi ne pas se poser des questions de première nécessité envers le monde d’aujourd’hui? Je me le demande encore et toujours…

Catherine McDuff-Viau a dit…

D’accord, quel est votre point M. Foglia? Je ne comprends pas où est le problème, vous avez posé des questions à ces jeunes et ils n’ont fait qu’y répondre honnêtement. Vous croyez peut-être que leur culture n’est pas développée, mais ce n’est guère parce qu’ils ne connaissent pas les films ou auteurs du passé que leur culture est médiocre. Et tout d’abord, chacune des questions contenait « votre préféré », donc pourquoi juger leur gout? Peut-être connaissent-ils cet auteur que vous avez nommé, qu’en savez-vous? De plus, je crois qu’ils ont bien su ressortir les grands noms de notre culture québécoise actuelle. Il me semble qu’on tente de reprocher tout aux jeunes d’aujourd’hui. On leur dit sans cesse qu’ils sont obnubilés par la culture américaine, alors pourquoi encore chialer alors qu’ils nous font honneur en nous démontrant leur connaissance de notre belle culture québécoise. Arrêtons de toujours se lamenter sur les gens alors que nous n’avons aucune raison valable de le faire.

Nadia Nouasria a dit…

J’appuie les propos de Philippe Talbot. Il est vrai que notre génération, d’un point de vue culturel particulièrement, est très fainéante. Le texte court, mais efficace de Pierre Foglia en dit long sur l’étendue des connaissances des jeunes sur les domaines musicaux, cinématographique et télévisuels.
Premièrement, parlons un peu de musique. Les jeunes semblent se limiter à ce qu’ils entendent et à ce qu’ils voient dans les médias. Parlez-leur des succès (et des frasques) de Lady Gaga, du tout dernier hit de David Guetta ou de la fulgurante ascension de Jason Derulo dans les palmarès, la plupart vous regardera avec un regard admiratif et vous portera une attention inouïe. Cependant, dès que vous oserez parler du tout nouvel album d’un groupe ou de votre chanson préférée d’une autre formation qui ne sont pas populaires, ils vous feront la sourde oreille ou certains qui savent très bien de quoi vous parlez feront semblant d’en faire tout autrement pour ne pas paraître spéciaux ou bizarres. Voyons donc ! Pourquoi une grande partie des jeunes de mon âge n’ont connaissance de ce que l'on voit et ce que l'on entend sans qu’on ait à faire le moindre effort ? Ne peut-on pas essayer de chercher de nouveaux artistes qui méritent autant (même plus) d'être connus que ceux qui sont déjà mondialisés (eh oui, mondialisés) ?

Deuxièmement, amusons-nous avec le cinéma. Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer pour tous les adolescents trouvent que les films populaires sont toujours les meilleurs ? Pensez seulement à Bon Cop, Bad Cop : ce long-métrage est le film québécois ayant récolté le plus de recettes dans l’histoire du cinéma de notre province. Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que les gens se sont dit : « Eille, il y a ben du monde qui vont voir ce film-là. Il doit sûrement être vraiment bon ! ». Et on s’entend qu’un bon nombre d’entre eux n’avoueront jamais aux autres qu’ils n’ont pas aimé le film….. mais, encore une fois, ils voudront plaire aux autres en se conformant aux goûts de leurs camarades.

Bref, on ne saura jamais la raison des ressemblances flagrantes entre les goûts de certains, mais la question concernant la conformité culturelle des jeunes de la génération Y restera sur nos lèvres pour longtemps….

Jayson Lamothe a dit…

D’entrée de jeu, je suis totalement en accord avec Ranya. Pierre Foglia, quant à lui, a exposé son point de vue, mais n’a pas vraiment développé beaucoup d’arguments. Tout de même, il affirme que les adolescents d’aujourd’hui ont un grand manque de culture. Je suis bien de son avis, mais il faut regarder un peu plus les causes fondamentales, les raisons qui sous-tendent cette position. Avec l’horaire qu’il a est-ce qu’un ado a le temps nécessaire pour devenir « cultivé »? Il passe ses journées à l’école, ses soirées à étudier et à faire ses devoirs et ses fins de semaine à se reposer et à faire des activités. Il n’a pas de temps pour se renseigner sur se qui se passe ailleurs. De plus c’est difficile, car lorsqu’on regarde la télévision ou qu’on écoute la radio, les nouvelles qui sont présentées sont souvent celles du Québec. Une piste de solution à envisager serait de donner un cours à l’école secondaire portant sur l’actualité mondiale. Le cours devrait être obligatoire pour obtenir son DEC, de sorte que les élèves seraient forcés d’écouter en classe et deviendrait ainsi cultivés, merveilleux non?

Guillaume David a dit…

Selon moi, il n’est pas étonnant et encore moins alertant de voir a quel point les jeunes de notre génération partagent les mêmes goûts. Au contraire, il est normal de constater que nous nous identifions et que nous montrons plus d’intérêt aux artistes et aux œuvres de notre génération. En effet, ils représentent la société dans laquelle nous grandissons. De plus, ce n’est pas parce que les grands classiques du cinéma, de la télévision, de la musique et de la littérature ne font pas partis de nos choix préférés que nous ne les connaissions pas, que nous ne les apprécions pas! Bien au contraire. Je trouve que Pierre Foglia saute beaucoup trop vite aux conclusions pour ce qu’il apporte comme arguments. On pourrait presque dire qu’il a écris son article dans le but de se venger du fait qu’on ne partage pas ses goûts.

Pour revenir au fait que nous partageons les mêmes penchants culturels, il est important de souligner que la publicité omniprésente et la médiatisation excessive du domaine artistique amène les jeunes à s’intéresser aux mêmes éléments. Que ce soit pour Martin Matte, Lance et compte, Avatar ou bien Patrick Sénécal, on les retrouves partout du même coup : sur Internet, à la télévision, à la radio, dans les journaux, sur les panneaux publicitaires, etc. Bref, il est naturellement compréhensible que les jeunes d’aujourd’hui partagent les mêmes goûts, car ils sont dirigés vers les mêmes émissions, les mêmes films, les mêmes livres, les mêmes chansons, etc. Par cela, les jeunes encouragent le développement des artistes québécois et, ainsi, le déploiement de notre culture.

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