mercredi 27 janvier 2010

Vive les téléthons !

J'aime les intellectuels.

Quand je dis «intellectuels», je ne parle pas des «écriveux» qui, comme moi, publient des chroniques dans les journaux et réagissent à chaud à l'actualité, non : les vrais intellectuels, les gens dont le principal travail est de prendre leur distance pour lire, penser et réfléchir.

Chaque fois qu'on les traite de «pelleteux de nuages», je monte à leur défense. La vie va vite, et on a besoin de gens qui acceptent de descendre du manège pour approfondir un sujet...

Mais Dieu, que certains sont déconnectés de la réalité ! Ça fait tellement longtemps qu'ils sont enfermés dans leur tour d'ivoire qu'ils ont complètement perdu le contact avec la vraie vie...

UN SPECTACLE OPPORTUNISTE ?

C'est le cas de Fabien Loszach, étudiant à l'UQAM. Hier, ce grand savant (qui brandit son titre - «doctorant en sociologie » - avec autant d'empressement qu'un rappeur met à exhiber ses pitounes, ses bijoux en or et son portefeuille) a publié un texte sur le scandale des téléthons dans l'auguste Devoir.

Sa thèse : les téléthons participent à «la mise en scène de la charité et de la solidarité» et à «la mise en spectacle du Bien par des artistes vertueux, pleins de bons sentiments et de compassion».

Pour monsieur le doctorant, on a tous les droits de «remettre en doute la bonne foi des vedettes du show-business» et de questionner «l'opportunisme» des médias qui profitent des tragédies pour se faire du capital politique.

UN PETIT DÉTAIL

Tout cela est bien beau. Mais monsieur Loszach était tellement occupé à relire le philosophe Philippe Murray pour trouver une citation pouvant donner un peu de poids à son texte qu'il a oublié un petit détail : le téléthon Ensemble pour Haïti, un «spectacle de la charité» organisé par des «artistes en mal de publicité », pour utiliser sa prose méprisante, a ramassé six millions de dollars en deux heures et demie.

Six millions de dollars, monsieur.

Vous, combien avez-vous amassé d'argent pour Haïti ?

Les étudiants en sociologie de l'UQAM ont fait quoi pour venir en aide aux sinistrés qui souffrent sous les décombres ?

UN TEMPS POUR CHAQUE CHOSE

Monsieur Loszach dit qu'on perd tellement d'énergie à monter des spectacles-bénéfice qu'on ne prend pas le temps de s'interroger sur les véritables raisons de la pauvreté endémique d'Haïti.

Faux.

Je ne compte pas le nombre de reportages, de dossiers et d'entrevues qui se sont penchés sur cette importante question.

Et puis, si notre doctorant s'aventurait hors de sa cabane, il se rendrait compte qu'il y a un temps pour chaque chose.

Un temps pour agir. Puis un temps pour réfléchir.

Quand des milliers de gens pleurent et souffrent, on ne leur lit pas les plus belles pages de notre rapport de maîtrise.

On amasse de l'argent et on leur envoie des vivres et des médicaments.

Et s'il faut danser à claquettes et chanter Quand les hommes vivront d'amour avec la moitié du bottin de l'Union des artistes pour amasser cet argent, eh bien, soit.

DES PROPOS MINABLES

Pendant que vous pensiez au texte savant que vous alliez écrire pour Le Devoir, Monsieur, des «artistes en mal de publicité» se démenaient pour CONCRÈTEMENT venir en aide au peuple haïtien.

Honte à vous de les pointer du doigt.

Richard Martineau, Journal de Montréal, 27 janvier 2010.

mardi 26 janvier 2010

Le poids du poids

Elles ont parfois 15 ans, parfois 50, parfois 73, mais elles ont toutes ce point en commun: elles se réveillent le matin en pensant à leur poids. Un poids qu'elles détestent, évidemment.
Elles regardent donc la journée qui s'en vient et se demandent comment elles vont faire, aujourd'hui, pour mener la bataille. La bataille contre tous ces aliments dont elles ont envie mais qui, dans cet univers, sont des ennemis.

Dans la tête de ces femmes, un bol de crème glacée, un rouleau de printemps, un sandwich, ne sont jamais inoffensifs: ils ont le pouvoir de faire tomber leur volonté, de leur donner l'impression de grossir. Et de gâcher la journée qu'elles termineront convaincues, encore une fois, d'être triplement nulles.

Bref, la vie, dans leur monde à elles, est un parcours chargé d'embuscades et de mines qui ont pour noms pommes de terre ou tranche de pain.

Étranges personnages?

Regardez autour de vous. Ces soldates de la guerre contre les calories sont partout: c'est votre mère, votre amie, votre collègue. Celle qui parle toujours de son régime, mais celle aussi qui n'en parle pas mais qui mange de la salade tous les midis

Au Québec, plus d'une femme sur cinq estime que la gestion de son poids «domine» sa vie.

Une femme sur cinq voit la vie à travers ce prisme. Et ne mangera jamais une blanquette en riant de bon coeur. Trop bon et trop crémeux, toute cette béchamel

Ce chiffre désespérant provient d'un nouveau sondage Ipsos commandé par les Producteurs laitiers du Canada et rendu public lundi.

Effectué auprès de 3000 femmes, ce sondage met des chiffres sur ce qu'on voit autour de nous chaque jour: 73% des Québécoises veulent perdre du poids, même la moitié des femmes qui ont un poids tout à fait santé; 62% ressentent une pression sociale pour être minces ou perdre du poids; 83% veulent perdre du poids pour améliorer leur image d'elle-même, alors que 65% invoquent plutôt la santé.

Bref, si tant de femmes veulent maigrir, c'est essentiellement pour l'apparence.

Mais quelle apparence?

Celle des images artificielles dont on est bombardées?

Deux autres études sont parues récemment et portent elles aussi à réflexion.

D'abord, une étude néerlandaise faite par des économistes de l'Institut national pour la santé publique et l'environnement nous a appris que la lutte contre l'obésité pouvait sauver des vies, mais pas faire économiser de l'argent.

En effet, si on aide les gens à survivre en les faisant maigrir, ils finissent par vivre plus longtemps et par engendrer d'autres coûts en soins de santé.

Le discours voulant que la lutte contre l'obésité soit une lutte menée au nom de la survie financière du régime de santé public devra-t-il être révisé? Devra-t-on mieux définir pourquoi exactement on veut absolument lutter contre l'obésité? Et, en profiterons-nous pour nous poser les vraies questions sur les nombreux effets pervers de notre obsession collective supposément santé au sujet du poids?

L'autre recherche a été faite par une équipe de l'Université Purdue, en Indiana, et a été effectuée avec des animaux de laboratoire nourris au faux sucre, qui ont fini par manger beaucoup plus et grossir beaucoup plus que leurs amis nourris au vrai sucre.

Selon les chercheurs, c'est probablement parce que le faux sucre brouille l'évaluation instinctive de la valeur nutritive réelle des aliments.

En d'autres mots, en se nourrissant de sucre sans calories, le corps ne sait plus reconnaître quand il doit s'arrêter pour manger uniquement ce dont il a besoin. Donc vaut mieux manger du vrai sucre. Ou du sirop d'érable, j'imagine.

L'étude est dans le numéro de février de Behavioral Neuroscience pour les «une sur cinq» qui ne me croiraient pas.

Marie-CLaude Lortie, La Presse, 13 février 2008.

lundi 25 janvier 2010

Le port obligatoire du casque rendrait-il le ski plus sécuritaire?

Les recommandations du coroner Dr Jacques Robinson à la suite du décès d’un skieur à Bromont en janvier 2007 ramènent à l’avant plan encore une fois la question du port obligatoire du casque.

Est-ce vraiment la solution?

Il est certain que le port du casque n’a rien de négatif; il ajoute inévitablement à la sécurité et devrait être encouragé. Mais de là à le rendre obligatoire, il y a une marge.

Dans la vie on peut réglementer tout. Il faut cependant évaluer le risque versus le coût et pas sur que dans le cas qui nous concerne, le coût et les dangers en vaillent la peine.

L’industrie du ski a été proactive pour ce qui est de la question des casques. On les a rendus obligatoires dans les parcs à neige où les jeunes s’adonnent à des sauts et des pratiques clairement dangereuses. Pour ce qui est du ski récréatif, on le propose et on le recommande. On voit et revoit d’ailleurs cette pub à MétéoMedia où la championne Mélanie Turgeon nous vante les bienfaits tant pratiques qu’esthétiques du port du casque.

Le casque a ses limites
Le port du casque peut surtout protéger pour un impact faible ou moyen contre un arbre, une surface glacée ou un autre skieur ou planchiste. Mais pour une sortie de piste à haute vitesse il est improbable que le casque protège vraiment. Il faudrait une armure complète pour se blinder adéquatement.

Le ski, comme tout autre sport, comporte certains risques qu’il faut accepter et bien gérer. Dans les années 60 et 70 il n’y avait pas d’enneigement artificiel, peu d’entretien de pistes, l’équipement n’était pas très sécuritaire - les skis longs et rigides, les fixations à lanières causaient des fractures fréquentes ou arrachaient tout simplement lors d’une grosse chute. De nos jours l’équipement est meilleur et plus sécuritaire, l’entretien et la qualité des pistes bien supérieurs et les stations plus conscientes de la sécurité. L’environnement est donc plus sécuritaire.

Les skis profilés encouragent la vitesse
Il faut par contre s’attarder au comportement des skieurs et à une nouvelle technologie qui encourage le ski rapide; les skis profilés. Ces derniers ont redonné une nouvelle vie au ski tout en encourageant les longs virages à plus haute vitesse. Ce style amène aussi les skieurs à en prendre plus large sur la piste, skiant d’un côté à l’autre et augmentant ainsi les possibilités de collision avec d’autres. Ce style devient plus dangereux lorsque le trafic augmente et aussi lorsque les conditions se détériorent et que les plaques glacées deviennent plus nombreuses.

Autres recommandations du coroner
Le rapport du coroner recommande aussi d’intensifier les mesures portant à encourager le port du casque et recommande à Bromont ainsi qu’à l’Association des Stations de Ski du Québec de revoir leur procédure de fermeture des pistes de façon à les rendre plus sécuritaires.

Il faudrait aussi…
1. que les skieurs appliquent un bon jugement dans la pratique de l’activité
2. qu’on lève le pied lorsqu’il y a foule et lorsque les conditions sont moins bonnes
3. que les stations n’hésitent pas à fermer des pistes qui deviennent dangereuses

Le port du casque est sans doute essentiel pour les planchistes dans les parcs à neige et aussi pour les plus jeunes qui tombent plus souvent et qui sont plus à risque lors d’une collision avec un adulte. Il est sûrement un élément qui ajoute une certaine sécurité mais de là à le rendre obligatoire, y-a-t’il assez d’évidence?

Porter un casque ne doit pas non plus donner au skieur une fausse assurance. Le port du casque doit être accompagné d’une attitude plus conservatrice et non pas d’une invulnérabilité accrue.

Guy Thibaudeau, La Presse, 12 février 2008.

mercredi 20 janvier 2010

Pendant ce temps, sur la plage de Labadie…

C’était un secret connu de tout le monde à Haïti… mais pas nécessairement par ceux qui en profitaient. Depuis plusieurs années, les bateaux de croisière de Royal Caribbean accostent sur une plage paradisiaque privée de l’île d’Hispaniola, tout près de la République dominicaine… mais sans contredit à Haïti.

Labadie, (ou Labadee en anglais), un port situé sur la côté nord du pays, possède une station balnéaire louée à Royal Caribbean. La compagnie de croisières indique, sur son site internet, être «l’un des plus gros investisseurs étrangers depuis près de 30 ans» à Haïti.

Jeudi dernier, la compagnie a annoncé un don de 1 million de dollars à Haïti, en association avec les ONG américaines Food for the Poor, le Pan American Development Foundation et la fondation Solano.

Ce sont ses propres bateaux de croisière qui livreront du riz, des légumes secs, de l’eau, du lait en poudre et autres conserves… avec les touristes qui continuent de débarquer à Labadie, malgré l’état d’urgence.

Beau problème éthique. Royal Caribbean affirme faire vivre quelque 500 Haïtiens, qu’ils vendent des souvenirs ou servent des cocktails sur la plage. Les priver de gagne-pain en plus de tout ce qui leur arrive n’arrangerait rien.

«Après de nombreuses discussions, nous sommes convenus que Labadie était crucial pour le redressement d’Haïti, car les moyens de subsistance de centaines de personnes en dépendent», a déclaré à l’AFP John Weis, vice-président de Royal Caribbean.

Dans son communiqué, Royal Caribbean cite Leslie Voltaire, envoyé spécial du gouvernement haïtien à l’ONU. «Compte tenu des terribles défis économiques et sociaux auxquels nous faisons maintenant face à Haïti, nous apprécions les effets positifs que la poursuite des activités des navires de croisière de Labadie apporte à notre pays.»

De plus, ajoute la compagnie de croisière, la totalité des revenus nets que la compagnie réalisera à ses installations de Labadie serviront à la reconstruction du pays.

Mais des passagers des navires accostant à Labadie depuis la semaine dernière ont déjà refusé de descendre à terre, rappelle ici le Guardian. Sur ce site, Cruise Critic, d’autres passagers ont réagi aujourd’hui:

«J’ai déjà trouvé difficile [lors de ma dernière croisière] il y a deux ans, lorsque j’ai passé une heure à parler avec un employé à propos de la pauvreté dans son pays», raconte un passager anglais qui a déclaré qu’il ne descendrait pas à terre. «Ça m’a ouvert les yeux. L’idée de lézarder sur la plage, profiter d’un BBQ et avoir du plaisir pendant qu’une telle tragédie se déroule pas très loin est abject, et ceux qui ne le pensent pas démontrent un manque de compassion pour leurs compatriotes.»

Un autre voyageur n’est pas d’accord. «Avec autant de personnes de Port-au-Prince à la recherche de nourriture, d’un abri et d’eau, il semble que les passagers auront une plus belle occasion que jamais de participer. Dès qu’ils débarquent, les passagers devraient aller au marché pour acheter une babiole à un prix exorbitant, et ajouter quelques dollars.» Il suggère aussi de consommer peu de nourriture et laisser des bouteilles d’eau sur place pour en laisser aux employés haïtiens.

Judith Lachapelle, La Presse, 18 janvier 2010.

mardi 19 janvier 2010

Quel sera le message du commissaire Courteau?

Mikaël Tam avait confié son sort et sa protection à quelques adultes. Patrick Roy, son coach et directeur général, Raymond Bolduc, un supposé préfet de discipline, et surtout Gilles Courteau, commissaire grassement payé de la Ligue de hockey junior majeure du Québec. Une entreprise visant le profit de ses membres.

Patrice Cormier, des Huskies de Rouyn-Noranda, capitaine de l'équipe nationale du Canada en décembre dernier, est sorti du banc de son équipe pendant la prolongation du match contre les Remparts de Québec et s'est dirigé droit vers Mikaël Tam pour tenter de l'assassiner.

Heureusement, il a raté son coup. Mais les images de Tam étendu sur la glace, pris de convulsions et souffrant d'un traumatisme crânien, sont effroyables.

Évidemment que Gilles Courteau se pousse. Il se réfugie derrière Raymond Bolduc et je présume qu'il doit tenter d'amadouer le pouvoir politique pour éviter que le procureur de la Couronne à Rouyn n'intente des poursuites au criminel.

Envoyer un message

Poursuites ou pas, Courteau n'a pas le choix. Soit il reste un bedeau et pisse dans son froc, soit il est un vrai commissaire et il envoie un message fort au monde du hockey. Que la LHJMQ est une institution sérieuse et responsable capable d'assurer la protection et l'éducation des jeunes qu'on lui confie.

Quand les parents de Tam ont permis à leur fils de jouer pour les Remparts de Québec, ils ont fait confiance à Patrick Roy, à Raymond Bolduc et à Gilles Couteau. Bolduc et Courteau ont trahi cette confiance. Comme les deux ont trahi la ministre de l'Éducation et des Sports, Mme Michelle Courchesne, qui permet à des mineurs de jouer dans l'entreprise commerciale dirigée par les deux hommes.

Leur laxisme a fait que Patrice Cormier s'est cru autorisé à tenter de défiguer et de tuer un adversaire. Froidement, avec préméditation puisqu'il sortait du banc des siens après un repos.

C'est simple. Patrice Cormier ne doit plus avoir le droit de jouer dans la LMJQ pour le reste de la saison. Incluant les séries éliminatoires. Les propriétaires des Huskies vont pleurer, ils vont se défendre auprès de Courteau qu'ils risquent de perdre beaucoup d'argent, mais M. Courteau doit demeurer ferme. Ou bien il est un bedeau risible ou bien il est un commissaire qui assurera la protection des jeunes joueurs durant le reste de la saison.

Une agression violente

De plus, même si M. Courteau se comporte en commissaire, ça n'enlève pas l'obligation aux policiers et au procureur de Rouyn de mener l'enquête et si on se fie aux images de l'incident, d'intenter des poursuites. Puisque, jusqu'à preuve du contraire, on ne peut se fier à MM. Courteau et Bolduc, alors la Justice doit faire son travail. C'est-à-dire assurer la protection du citoyen ordinaire. L'agression sauvage de Cormier ne respecte pas les règles du hockey. C'est une agression violente qui a mis en cause l'intégrité physique et mentale d'un jeune homme.

Les séquelles pourraient être importantes et je souhaite que la famille Tam dépose des plaintes au civil pour dommages et intérêts. Des dents, un visage et un cerveau endommagés, ça vaut quelque chose. Qu'on laisse un juge décider du montant.

Débile

À toutes les fois que je me réconcilie avec le hockey junior grâce à mes amis des Saguenéens de Chicoutimi, il se produit une autre agression complètement débile pour sabrer dans les efforts des propriétaires et de ceux qui sont prêts à aider avec sincérité les jeunes qu'on confie aux organisations.

Gilles Courteau doit punir et il doit prévenir. La prochaine fois qu'un autre Patrice Cormier sortira du banc de pénalité ou du banc des joueurs pour aller tenter de blesser un adversaire, il devra se dire que son geste pourrait lui coûter le reste de sa saison. Et peut-être sa carrière.

Et en passant, même si Patrice Cormier est fort gentil à ce qu'on dit, il avait déjà tenté de décapiter un joueur suédois, le 20 décembre dernier, dans un match hors-concours en préparation au championnat du monde.

Ce genre d'individu ne mérite pas de jouer contre des jeunes civilisés.

Réjean Tremblay, La Presse, 19 janvier 2010.

Lettre ouverte aux végétariens

J'ai eu, cette semaine, une discussion plutôt particulière avec une des maquilleuses de Radio-Canada.

Elle m'a avoué avoir refusé de regarder notre enquête du 21 février sur les mauvais traitements infligés aux animaux de ferme lors de leur transport vers l'abattoir. Elle ne voulait pas être confrontée à l'horreur. Des collègues lui ont révélé le contenu de notre enquête, et cela l'a confortée dans son choix d'être végétarienne.

Elle n'est pas la seule.

Plusieurs d'entre vous m'ont fait part des mêmes sentiments. Certains sont aussi devenus, ou sont en voie de devenir végétariens ou végétaliens (végétariens stricts), en grande partie en raison de la façon dont on traite le bétail.

Il y a dix ans, à Enjeux, j'ai fait un reportage d'une heure sur le monde des végétariens. J'en avais découvert deux types: ceux qui l'étaient pour des raisons de santé et les autres pour des motifs d'ordre politique ne pouvant plus tolérer qu'on tue des animaux pour se nourrir.

J'avais été fasciné par le discours radical du deuxième groupe. La plupart étaient d'ailleurs devenus végétaliens, c'est-à-dire qu'ils refusaient de manger tout ce qui vient de l'animal, y compris le lait et les oeufs.

Je me souviens plus particulièrement d'un militant américain qui essayait de me convaincre d'abandonner mes habitudes de carnivore, en me servant des arguments surprenants.

Il m'expliquait que l'homme était naturellement végétarien, puisque la main du petit enfant se moulait parfaitement à la pomme cueillie dans l'arbre. Il poursuivait sa logique en ajoutant que cette même petite main n'était pas faite pour éviscérer un cochon ou pour tuer un lapin.

Inutile de vous dire qu'il ne m'a pas convaincu!

D'ailleurs, je cherche toujours pourquoi on devrait abandonner totalement la viande. Durant la réalisation de ce reportage, je ne cessais de confronter mes « amis végétaliens » avec la réalité historique des peuples de l'extrême Nord qui n'ont eu d'autres choix que de manger de la viande. Qu'auraient-ils fait pour survivre sans caribous ou poissons?

J'attends toujours que quelqu'un me réponde là-dessus.

Mauvais traitements et végétarisme

Je fais ce long détour pour en arriver à la question qui me titille après la lecture de vos réactions à mon dernier carnet.

Faut-il devenir absolument végétarien devant les mauvais traitements infligés au bétail?

Une chose est certaine, ce n'était pas l'angle de notre enquête.

On ne faisait que démontrer la faiblesse de la réglementation canadienne ou son non-respect quant au bien-être des animaux que nous consommons.

Nous n'avons jamais laissé entendre qu'il fallait abandonner l'élevage des bêtes, leur abattage et leur commercialisation pour régler ce problème.

C'est vrai que la cruauté qui ressortait de nos images peut inciter des gens à faire des choix radicaux. Nous n'avons aucun contrôle là-dessus. Pas plus que sur la perception qu'ont eue les Européens des images sanguinolentes des blanchons sur les banquises des Îles-de-la-Madeleine lors de la chasse aux phoques.

Je respecte le choix des gens qui décident de devenir végétariens. Mais je ne pense pas qu'il s'agisse d'une décision qui doit être prise à la légère sous le coup de l'émotion liée à une image de télévision.

La question n'est donc pas d'imposer un choix, mais plutôt de respecter la nature, où il y a de tout pour tous les goûts.

Au fait, je me demande si mon amie maquilleuse sait qu'il y a des cosmétiques qui sont testés sur des animaux, et d'autres pas!

Alain Gravel, Radio-Canada, 29 février 2009

lundi 18 janvier 2010

S'il le faut, faire couler plus d'élèves

Le ministère de l'Éducation doit être prêt à faire couler plus d'élèves s'il veut réellement améliorer la qualité du français chez les jeunes, juge un groupe d'experts mandaté par la ministre Michelle Courchesne.

«Si on veut que les choses s'améliorent, il faut que les exigences à l'école soient resserrées. C'est sûr qu'il y en a qui vont frapper un mur, mais il va falloir vivre avec ça», a affirmé en entrevue au Journal le président du Comité sur la qualité du français, Conrad Ouellon.

Si on est plus sévère sur les critères de réussite, plusieurs élèves qui passaient jusque-là dans les mailles du système vont vraisemblablement faire face à l'échec. Ils pourront cependant corriger leurs lacunes plutôt que de traîner d'importantes faiblesses jusqu'à l'université.

Formé de neuf spécialistes, notamment des professeurs et des didacticiens, le Comité sur la qualité de la langue créé à l'automne 2006 avait le mandat de faire une analyse de la situation et de recommander à la ministre des moyens de rehausser la qualité du français écrit des élèves québécois.

Le groupe a remis son rapport avant les fêtes et la ministre Michelle Courchesne devrait à son tour le rendre public au cours des prochains jours ou des prochaines semaines.

Par ses recommandations, le comité juge que l'importance du français doit être reconnue dans toutes les matières, comme la biologie et les sciences.

En adoptant des mesures sérieuses pour corriger le tir, le président du comité d'experts estime qu'on pourrait constater une amélioration de la qualité de la langue chez les étudiants en l'espace de deux ans.

Les jeunes en arrachent en français

  • Entre 2000 et 2005, le taux d'échec des élèves de sixième année à l'examen de français du ministère de l'Éducation est passé de 10% à 17%.
  • À peine 48 % des élèves de cinquième secondaire ont réussi le volet orthographe de l'examen du Ministère.
  • La performance des élèves de quatrième année en lecture s'est détériorée, selon le Programme international de recherche en lecture scolaire (PIRLS). Les Québécois sont passés du 6e au 23e rang mondial entre 2000 et 2005.
  • Seulement 47% des enfants au Québec lisent à l'extérieur de l'école par plaisir, selon le Centre international pour l'évaluation des apprentissages scolaires (CIEAS). C'est moins que toutes les autres provinces qui ont participé à l'étude, soit la Colombie-Britannique, l'Ontario et la Nouvelle-Écosse.

  • Jean-Philippe Pineault, Journal de Montréal, 9 janvier 2008.

    mercredi 13 janvier 2010

    La vengeance se déguste en silence

    Si Alexandre Burrows dit vrai, la Ligue nationale de hockey devrait prendre ses responsabilités et envoyer l'arbitre Stéphane Auger se reposer chez lui pour le reste de la saison, sinon pour toujours.

    Une ligue «professionnelle» - dans tous les sens du terme - ne peut tolérer qu'un officiel affiche ouvertement son parti pris contre un joueur ou une équipe, comme l'aurait fait Auger lundi soir en disant à l'attaquant des Canucks de Vancouver qu'il se vengerait de lui, après que Burrows l'eut supposément fait mal paraître lors d'un match antérieur.

    Auger, on le sait, a infligé deux punitions éminemment contestables au joueur québécois en troisième période et les Predators de Nashville en ont profité pour vaincre les Canucks, 3-2.

    C'est une chose de prévenir un joueur qu'on l'aura à l'oeil; c'en est une autre de lui annoncer à l'avance qu'il va payer, quoi qu'il arrive.

    Il y aura toujours une part de subjectivité dans l'arbitrage, comme il y aura toujours, dans le feu de l'action, des erreurs de jugement parfaitement compréhensibles. Mais la LNH ne peut tolérer qu'un officiel laisse son ego dicter ouvertement sa conduite, sous peine de remettre en question l'intégrité même du sport. Un risque qu'une ligue qui se respecte, et qui respecte ses partisans, peut difficilement se permettre.

    Je ne suis pas naïf. Les arbitres sont des êtres humains. On peut comprendre qu'ils soient tentés à l'occasion de «passer un message» à un joueur qui les a ridiculisés. Mais si Auger voulait vraiment rendre à Burrows la monnaie de sa pièce, la prudence la plus élémentaire aurait commandé de ne pas le lui dire en toutes lettres, sous le regard des caméras de télévision par-dessus le marché. La vengeance n'est pas seulement un plat qui se mange froid; elle se déguste aussi préférablement en silence.

    La colère et la spontanéité de Burrows dans ses commentaires à l'endroit d'Auger laissent peu de doute dans mon esprit quant à la véracité de ses récriminations. Surtout que je ne vois pas comment l'arbitre pourrait justifier sans rire les punitions infligées à Burrows, en particulier celle pour obstruction sur une mise en jeu. À Québec, on a brûlé Kerry Fraser et Andy Van Hellemond en effigie pour moins que ça!

    Cela dit, il ne serait pas étonnant que cette affaire se termine en queue de poisson. La preuve circonstancielle favorise Burrows, mais en l'absence de corroboration par un tiers, Colin Campbell aura beau jeu de dire qu'il est impossible de déterminer qui dit vrai entre le joueur et l'arbitre - qui, on doit le présumer, va nier les allégations de Burrows, avec l'appui de son syndicat.

    Qu'il soit sanctionné ou non, Auger, déjà impliqué dans l'affaire Shane Doan, il y a trois ans, risque fort de se retrouver sur une voie de garage. Pour les arbitres comme pour les joueurs, les séries éliminatoires sont la vraie saison. Et vous pouvez parier l'allocation de votre petit dernier que Stéphane Auger va les regarder à la télé comme tout le monde.

    Mark McGwire devait «aller au bâton»

    Dans la colonne des aveux pas vraiment surprenants, celui de Mark McGwire concernant sa consommation de stéroïdes anabolisants pointe confortablement au sommet.

    Quelqu’un, sincèrement, est-il tombé en bas de sa chaise, lundi, en apprenant que le gros numéro 25 au physique de lutteur professionnel s’était laissé tenter par l’attrait de la seringue ?

    Ne répondez pas par l’affirmative, de grâce.

    «C’est la première fois que ces gens-là [amis, famille, ex-entraîneurs, ex-coéquipiers] m’entendent parler de ça. Je l’ai caché à tout le monde», a confié un McGwire émotif.

    Ils s’en doutaient un peu, quand même…

    Au moins – et il s’agit là d’une mince consolation, on en convient – le principal intéressé n’a jamais menti sur ses mauvaises habitudes. Il aura évité le propos, sans nier quoi que ce soit.

    Des baseballeurs comme Barry Bonds et Rafael Palmeiro, par exemple, ont démontré beaucoup moins d’adresse dans la gestion de leurs crises respectives. Avec les résultats qu’on connaît.

    McGwire devait absolument briser le silence. C’était devenu nécessaire. Il oeuvrera comme instructeur des frappeurs des Cardinals de Saint Louis dès le printemps prochain.

    Imaginez seulement les représentants des médias assaillir l’ancien cogneur partout en Amérique du Nord, toujours avec les mêmes questions sur le même sujet : le dopage.

    Impensable. D’où la sortie publique de «Big Mac».

    Dans le fond, les joueurs ayant fait usage de produits pharmacologiques illicites dans les années 80 et 90 – et ils sont nombreux – ne brisaient aucune règle du baseball.

    Leur comportement n’avait rien d’illégal au sens sportif du terme. Tout se passait cependant au plan de la morale, de l’éthique. La nuance, ici, se veut importante.

    Choquant ? Un brin, oui.

    Et pour cette raison, McGwire et compagnie n’ouvriront peut-être jamais les portes du Temple de la renommée du baseball. Ce sera, en quelque sorte, leur punition.

    mardi 12 janvier 2010

    Maudits jeunes

    Ainsi, les baby-boomers trouvent que les jeunes manquent de respect et n'ont aucune valeur.

    Remarquez, ce n'est pas très surprenant. Les générations se sont toujours renvoyé la balle. On trouve des écrits datés de la Rome Antique qui déplorent l'inculture, l'égoïsme, la paresse et l'impolitesse des jeunes!

    Dire que les jeunes sont irrespectueux et individualistes est la chose la plus vieille au monde.

    Je suis sûr que l'homo erectus qui a inventé le feu trouvait que son fils était un twit fini.

    Joujou dans le labo

    C'est bien beau, critiquer la jeune génération. Mais, comme le dit le proverbe, la pomme ne tombe jamais très loin de l'arbre.

    Prenez la question du patrimoine et de l'héritage, par exemple. Les baby-boomers trouvent que les jeunes d'aujourd'hui ne connaissent rien à leur histoire.

    Ce week-end, j'ai soupé avec un gars qui enseigne l'histoire du Québec à des jeunes de secondaire 4 et 5. Il m'a dit qu'il doit enseigner 400 ans d'histoire en un an.

    Vous imaginez? C'est comme visiter le Musée des civilisations, à Québec, avec Louis-José Houde comme guide.

    «À gauche, c'est les Indiens, à droite, c'est les colons, après, il y a eu Champlain, Maisonneuve, Frontenac, Jeanne Mance, Duplessis, Lesage, Lévesque, Charest...» Ouf!

    Or, quelle génération a varlopé les cours d'histoire? Quel groupe s'est amusé à improviser toutes sortes de programmes bidon qui étaient censés révolutionner la pédagogie? Qui a fait joujou dans le laboratoire?

    Pas les jeunes...

    La clé dans le cou

    Idem pour la politesse. On dit que les jeunes ne respectent pas leurs parents. Qui sommes-nous pour leur faire la morale?

    C'est respecter nos enfants que de les voir en coup de vent entre deux réunions d'affaires, de les garder un week-end sur deux, de les barouetter sans cesse d'une maison à l'autre et de les parquer dans une garderie à l'âge de trois mois? Et après ça, on dit qu'ils sont distants et égoïstes.

    Ils ne sont pas égoïstes. Ils ont juste appris à ne dépendre de personne et à n'attendre rien des autres...

    On leur fout une clé dans le cou, on leur dit de préparer euxmêmes leur souper, puis on déplore le fait qu'ils manquent de solidarité et qu'ils ne pensent qu'à eux.

    Duh!

    Et moi et moi et moi

    Ce qui me tue, c'est lorsque les baby-boomers disent que les jeunes sont trop matérialistes.

    Un baby-boomer qui critique le matérialisme des jeunes, c'est comme un homme d'affaires alcoolique qui traite un squeegee de «maudit drogué». Tu veux un miroir, chose?

    Quoi qu'en pensent les baby-boomers, les années 1960 n'avaient rien à voir avec la solidarité et l'entraide. C'était la naissance de la « Me Generation» . MON trip, MA liberté, MES désirs,MON épanouissement...

    Les héros du film Easy Rider n'étaient pas des révolutionnaires, c'était des ados attardés qui se crissaient de tout le monde et qui ne pensaient qu'à s'amuser...

    Le «message» de ce film emblématique est aussi profond qu'une pub de char: «Saute sur ton engin, fait vroum-vroum et va au bout de ton plaisir...»

    Richard Martineau, Journal de Montréal, 21 janvier 2008

    lundi 11 janvier 2010

    Je poke, donc je suis

    J'ai ouvert mon compte Facebook il y a six mois, cynique comme tout. Chaque fois que j'allais gosser dans mon profil, consulter mes courriels, répondre à un poke ou envoyer une chanson à un «ami», je me disais: Maudit que c'est niaiseux.

    Six mois plus tard, je ne suis plus cynique, je ne me sens plus niaiseux. Je suis sur Facebook, c'est un arrêt obligé de tous mes voyages sur le web. Facebook est une rallonge de mon identité réelle, l'abri Tempo de ma vie virtuelle.

    Je suis monté dans le train Facebook par effet de mode. Par conformisme social, totalement. Tanné d'entendre «Es-tu sur Facebook?» et de me faire envoyer des invitations à m'y joindre, j'ai fini par cliquer sur ACCEPT.

    Six mois plus tard, je réalise que Facebook est surtout la manifestation bien concrète, bien tangible d'une réalité bien moderne: une partie de notre identité, de nos jours, se trouve sur le web. Ça, ça existait déjà, je sais avant juin 2007. Mais Facebook a ajouté LE truc qui manquait à notre identité virtuelle: celles des autres. Une communauté. Une place publique.

    Tiens, j'écris ces lignes à 18h 56, lundi. J'embarque sur Facebook, question de voir ce que mes «amis» vivent, pensent, font.

    Je vois que Pascale est «en amour».

    Que Martin «a besoin d'air frais».

    Que Sylvie est «furieuse parce que les gars sont pas honnêtes et j'aimerais qu'ils cessent de me prendre pour une conne».

    Émilie «en a marre des murs beiges de l'université», Charles est «à la maison», Jacinthe «a plein de bonnes idées», Denis «a retrouvé la voix», mon ami Brett (que j'ai pas vu depuis l'université, que j'ai retrouvé via Facebook) «est content d'avoir fini de couvrir le procès Pickton», Sara a le rhube.

    Et je vois que le papa de Véronique «est fort comme Rambo»...

    Tout ce que je viens de vous lire est tiré de la section «statut» de quelques-uns de mes «amis», un espace où, en quelques lignes, on résume ce que l'on «est», à ce moment bien précis. Chacun de nos amis est avisé d'une mise à jour de notre statut.

    Comme je disais: une place publique, un espace commun...

    Facebook, c'est ce besoin humain viscéral, millénaire, pas tuable: être ensemble, en gang, en groupe, jaser, échanger. Entre amis.

    Je n'ai pas une très grosse famille. Ma tante du Nouveau-Brunswick est tout ce qui reste avec sa fille, du «côté de ma mère» de mon arbre généalogique. Facebook, pour garder le lien, c'est providentiel. Exemple: ce week-end, j'ai mis sur mon profil une photo de mon fils. Comme ça, sans y penser.

    Message de ma tante, sous la photo: Il est pareil comme toi, quand t'avais son âge!

    La connaissant, elle a bien dû brailler, à Moncton...

    Facebook, c'est aussi ça. C'est garder un lien, c'est entretenir des relations, sans y penser. Et, je le dis avec un peu de honte: sans effort. Sans trop d'effort. Facebook permet de garder contact facilement.

    Ce qui m'amène aux anti-Facebook.

    Eh, misère, les anti-Facebook...

    Les anti-Facebook chipotent: pourquoi avoir des «amis» virtuels, quand on peut les voir en personne? Ils sont tout fiers de dire que, eux, non, ils «perdent pas de temps là-dessus, pfff!». Qu'ils vivent «dans la vraie vie».

    Bref, le vieux débat du web: la «vraie vie» contre la «vie virtuelle».

    Faux débat. Mauvais débat. Ceux-là sont dans le champ.

    On n'aime pas moins ses amis parce qu'on a des «amis» sur Facebook. On peut mâcher de la gomme et surfer sur le web en même temps, merde.

    Facebook ne bouffe pas de temps à ma vie réelle. La télé, par contre, bouffe combien de temps à nos vies? On est rendu à quoi, 24, 26 heures d'écoute par semaine, en moyenne?

    Non, je ne fréquente pas moins mes amis à cause de Facebook.

    Je regarde moins de télé, par contre.

    Facebook est un changement de paradigme, de culture, d'époque. Facebook, c'est Google, c'est YouTube, c'est Hotmail, c'est iTunes, c'est un club de rencontres, c'est un fan-club, c'est la cour d'école, c'est un rave et c'est une arène politique. Tout ça en même temps. Tout ça imbriqué, interrelié, en interactivité.

    C'est une révolution, surtout. Comme le fut Google. Riez si vous voulez.

    Il y a de tout, sur Facebook. Pas que des «amis». Il y a des pétitions. Des cadeaux à donner, à recevoir. Des groupes d'intérêts politiques, sociaux, sportifs, culturels. Il y a, bref, de la vie intelligente, sur Facebook...

    Tiens, il y a un groupe «Je n'aime pas Patrick Lagacé» sur Facebook. Quand je suis tombé dessus, il n'y avait que trois membres. J'y ai invité tous mes amis! Je suis heureux d'avoir fait gonfler le nombre de membres de ce groupe-là. Il y a une poésie à combattre nos ennemis par l'absurde, non?

    Je disais que je suis monté dans le train Facebook par conformisme, par effet de mode.

    Mais j'y suis encore parce que je suis un animal grégaire, une bête sociale. Un être humain, quoi...

    Un être humain du XXIe siècle. Un pied dans le réel. L'autre dans le virtuel.

    Patrick Lagacé, La Presse, 12 décembre 2007.

    dimanche 3 janvier 2010

    Bienvenue!

    Bonjour chers élèves,

    Il est temps d’amorcer le projet de la deuxième étape d’autant plus que j’ai bien hâte de vous lire. Voici quelques consignes qui devraient vous faciliter la tâche.

    1-Vous pouvez accéder en tout temps au site à l’adresse suivante : http://collegefrancais2010.blogspot.com

    2-Vous recevrez un courriel chaque fois que je publierai un nouveau message.

    3-Lorsque vous émettrez un commentaire, celui-ci devra être accepté par moi avant sa publication.

    4-Vous devez signer vos commentaires. Pour cela, vous devez d'abord cliquer sur les commentaires à la fin d'un message. Vous cliquez ensuite sur Sélectionner le profil et vous sélectionnez Nom/URL. Finalement, vous écrivez votre nom dans la case Nom. Un commentaire qui ne sera pas signé ne sera pas publié.

    Bon débat !

    Mme Anick Lance